m2A le mag - Mulhouse Alsace Agglomération
Sortir
Evénéments
Guy2Bezbar + Junior Bvundo
- Cet évènement est passé.
vendredi 21 octobre 2022 - 20h00
De Prince à Eminem, l’histoire de la musique est remplie à ras-bord de personnalités ayant opté pour un double artistique. À cette liste, il convient désormais d’ajouter Guy2Bezbar, dont le personnage « Coco Jojo » donne aujourd’hui son nom au premier album du rappeur parisien. Une simple astuce ? Plutôt le signe d’un jeune homme, 24 ans, suffisamment mature pour brouiller les frontières entre réalité et fiction, et envisager ses différents morceaux comme des mondes en soit, sans limites, ni faux-semblant. « À la base, Coco Jojo est juste le titre d’un morceau sorti il y a deux ans. Mais c’est resté et c’est devenu une sorte de double de moi-même, un personnage à travers lequel je peux exprimer toutes les nuances de ma personnalité, libérer tous mes fantasmes »
Au sein de « Coco Jojo », on retrouve ainsi des références aux séries, notamment The Wire (« Baltimore »), à la mode (« Prada »), mais aussi aux musiques avec lesquelles Guy2Bezbar a grandi : d’un côté, la musique congolaise, celle qui « fait partie de ma culture et qui me donne de l’énergie au quotidien » ; de l’autre, le hip-hop, auquel le rappeur du 18ème ne cesse de rendre hommage. Il y a « Ticket Gagnant » et sa mélodie funky qui convoque le fantôme de 2Pac, « Boy » et ses clins d’œil à peine masqués à la discographie des Diplomats ou encore cette pochette, réalisée par Fifou, rappelant la typographie du magazine américain Complex.
« J’ai été bercé par la culture hip-hop », précise-t-il, avant de citer deux exemples à même de justifier son propos. « Quand j’avais 15 ans, j’allais déjà rapper chez Koma et Mokless, les mecs de la Scred Connexion. Par la suite, je me suis bousillé à toutes ces vidéos où l’on voit Pharrell, Jay-Z, Snoop ou Timbaland bosser en studio. Tu comprends alors que la musique est une activité sérieuse, qu’il faut donner le meilleur de soi-même. »
Ce recul, Guy2Bezbar ne l’a pas toujours eu : en 2016, à seulement 17 ans, il suscite les plus folles attentes avec la sortie de « Ah non, c’est terrible », un single enregistré auprès de Niska. S’il s’est fait plus discret par la suite, le rappeur a surtout pris le temps ces douze derniers mois de peaufiner son premier album, enregistré à Paris, essentiellement de nuit, aux côtés d’artistes de renom (Hamza, Tayc, ZKR) et d’une équipe de beatmakers habitués à affoler les compteurs streams (Junior Alaprod, Richie Beats, Twinsmatic, etc.).
« Je suis quelqu’un d’hyper actif. Alors, quand je suis focus sur un projet, je suis au studio en permanence, à créer de nouveaux morceaux, à sélectionner les plus pertinents, à collaborer avec d’autres artistes. » Ces derniers mois, il y a eu « De bon matin » avec Niska, « TPM » avec Freeze Corleone, « La calle part.4 » avec Leto ou encore « Ça canarde » avec Bolémvn : à chaque fois, les clips ont été vus des millions de fois sur YouTube, faisant de Guy2Bezbar une figure centrale du rap français actuel. « Ça fait plaisir de savoir que les artistes reconnaissent mon talent », lâche-t-il, très fier, avant de conclure avec le sourire de celui qui sait que l’avenir joue pour lui : « À présent, c’est à « Coco Jojo » de montrer aux gens que je peux m’approprier n’importe quel registre et tout éclater en solo ».