Sous-titrant sa pièce “duo d’aimants à quatre corps”, Michel Kelemenis invite subtilement la thématique du désir, son avènement, sa chute, à irriguer l’espace clos de “Versus”, suggérant aux spectateurs des imaginaires infinis…
Si “les contraires s’attirent”, “qui se ressemble s’assemble”. Entre ces deux maximes populaires, pour parler d’aujourd’hui, Michel Kelemenis convoque quatre interprètes pour une expérience stylisée de l’attraction/répulsion. La notion à la fois magnétique et poétique du “duo d’aimants à quatre corps” permet d’aborder les rapprochements et les éloignements sans pathos. Indifféremment, les couples se forment, s’attirent et se repoussent, jouent l’audace et la pudeur, à la recherche d’un équilibre périlleux entre le formalisme de la représentation et les émotions. La densité musicale du compositeur Angelos Liaros-Copola rejoint les réflexions du chorégraphe. Dans la langueur envoûtante des sonorités électro, se glisse un hors-champ propice à l’avènement du trouble, comme arraché à l’écoulement du temps. Les spectateurs, installés dans un dispositif quadri frontal, laissent leur imaginaire deviner approches, refus, désirs, fusions…