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À Pulversheim, l’association L'Envol des moutons, la commune, les agriculteurs locaux et les citoyens ont initié un projet de transition écologique, afin de développer les circuits courts, l’agriculture douce et l'éco-citoyenneté. Une transition vers la résilience soutenue par m2A.

Réunir la commune, ses habitants et les agriculteurs

Depuis quelques mois, les membres de l’association L’Envol des moutons, mais aussi des habitants de Pulversheim et des alentours s’activent sur le terrain communal du lieu-dit L’Étang des coucous. En partenariat avec la commune, ils construisent un « lieu de vie paysan et résilient pour œuvrer dans l’autonomie des territoires ». Cela comprend :

  • L’autonomie alimentaire.
  • L’autonomie énergétique.
  • L’autonomie intellectuelle.
  • La formation pour y accéder.
Réunir tous les habitants, petits et grands

Au démarrage du projet, l’association a mené une première phase d’étude, à l’écoute des attentes de la municipalité. Des audits environnementaux ont été réalisés afin de cerner les atouts du territoire et définir les terrains les plus propices à accueillir le projet d’autonomie alimentaire de la commune.

S’est ensuivie une phase de conception, alliant accompagnement et interactions avec les habitants, les professionnels et les agriculteurs locaux. Après la validation de l’ensemble du projet par le conseil municipal, les premiers travaux ont commencé sur le terrain.

Favoriser l’autonomie et la relocalisation alimentaires

Le projet de développement du territoire de Pulversheim s’inscrit plus largement dans le programme alimentaire du territoire (PAT) de m2A, labellisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2018.

« Nous voulons offrir aux habitants de l’agglomération un meilleur accès à une alimentation saine, locale et issue d’une agriculture respectueuse de l’environnement et équitable ».

Sur le terrain communal de Pulversheim, long de 2 hectares, s’étendront bientôt des carrés potagers et un verger cultivés en agroforesterie, ainsi que des petits élevages. « 2 hectares, ce n’est pas assez pour acquérir l’autonomie alimentaire de la commune de Pulversheim ni de m2A. Mais c’est un début et cela permet de participer à l’objectif » explique Jérôme Pflieger, président de l’association l’Envol des moutons.

À moins de 10 kilomètres de là, Ungersheim montre une voie vers la résilience : « C’est une véritable locomotive. En dehors de Pulversheim, on co-construit des projets avec Feldkirch, Bollwiller, Berrwiller, Ungersheim, Ruelisheim ».

Cultiver au rythme des saisons dans des carrés potagers

Le potager en préparation

L’équipe prépare actuellement 1 200 m2 de terrain qui accueilleront le potager d’acclimatation pour le printemps/été 2021. L’objectif est de s’acclimater au sol et de récolter les semences pour l’année prochaine.

Les carrés potagers seront entourés de haies, elles-mêmes cernées d’une bordure de plantes tinctoriales (pouvant servir à la préparation de colorants et teintures), elle aussi entourée d’arbres. Une à deux cultures (une culture d’été et une culture d’hiver) seront récoltées dans l’année.

« Notre objectif est de cultiver tout en prenant soin du sol, sans chercher la surexploitation ».

L’association et la commune font ainsi le choix d’une culture naturelle en « laissant le temps au temps ».

1 830 mètres de haies seront plantés sur le site :

  • des haies comestibles (mûriers, framboisiers, myrtilliers, noisetiers, églantiers, etc.) ;
  • des haies vives (cornouillers, fusains, berbéris, etc) ;
  • des haies sèches (bois et pierres pour multiplier les habitats).

« Si des agriculteurs souhaitent mettre à disposition des terres pour développer le projet, on est preneurs ! » annonce Jérôme Pflieger en souriant.

Associer arbres, cultures et animaux sur une même parcelle

L’agroforesterie consiste à associer arbres et cultures et/ou pâtures sur un même terrain. Ce procédé offre de nombreux avantages :

  • Il augmente la biodiversité en offrant un refuge aux insectes et aux oiseaux notamment.
  • Il permet de répondre en partie à la problématique du besoin en eau grâce à l’ombre apportée par les arbres et au développement du système racinaire.
  • La culture à couvert permet de préserver le goût et les propriétés des végétaux « Une salade cultivée à l’ombre sera fondante, et pas croquante comme celles qu’on a l’habitude de manger » précise Jérôme Pflieger.

Les arbres malades ou fragilisés sont coupés et remplacés par des arbres fruitiers, des châtaigniers, des chênes ou encore des tilleuls. Pour 76 arbres coupés, 162 sont replantés.

En parallèle, Pulversheim a débuté une phase de transformation d’une partie de la forêt communale en forêt comestible afin de développer une culture nourricière.

Une démarche qui respecte la biodiversité présente

Accueillir des animaux sur des pâturages

Poules, moutons, alpagas, ânes, cochons et animaux de basse-cour vagabonderont dans les espaces dédiés au pâturage. Jérôme Pflieger explique le choix des espèces : « Les animaux présents sur le terrain sont adaptés au climat alsacien. Le mouton « Est à laine » résiste aux faibles températures en hiver et produit la fameuse laine mérinos. L’alpaga est un animal facile à vivre, sympa comme un mouton, qui suit un régime alimentaire facile et produit de la laine de qualité. Les poules d’Alsace, quant à elles, tendent à disparaître (elles sont placées sous protection et conservation de la race) car elles ne produisent pas suffisamment d’œufs pour être élevées comme race pondeuse ni assez de viande pour élevées pour leur viande ».

Favoriser l’autonomie énergétique grâce à une ferme solaire

L’autonomie énergétique est un autre pilier de ce lieu de vie paysan et résilient. L’installation d’une ferme solaire est ainsi prévue pour assurer l’autonomie en électricité. Le choix des batteries n’est pas encore définitif : celui-ci se portera, soit sur des batteries sodium, soit sur des batteries nickel-fer (« la batterie de Thomas Edison, qui fonctionne toujours au carreau Rodolphe »).

L’Étang des coucous

Le surplus de production sera utilisé pour produire de l’hydrogène afin d’être complètement autonome en énergie même en hiver. Entre les panneaux solaires et en dessous, du maraîchage et des cultures en aquaponie sont déjà planifiés.

Développer l’éco-citoyenneté grâce à des actions pédagogiques

Une ferme pédagogique verra également le jour sur le site. Des ateliers destinés aux jeunes et aux enfants, aux adultes et aux professionnels ont déjà commencé.

L’association a ainsi accueilli des élèves du lycée Charles de Gaulle de Pulversheim pour la réalisation du toit de l’abri en forme de A construit à l’entrée du terrain.

« Les jeunes sont répartis avec la satisfaction d’avoir appris une technique et accompli quelque chose. C’est ce qui nous fait avancer » confie Jérôme Pflieger.

Par ailleurs professeur d’économie-droit au lycée à Pulversheim. Plus tard, des nichoirs en saule seront confectionnés par des groupes scolaires et périscolaires.

Pour les adultes, des formations pour « apprendre à faire soi-même » seront proposées (fabrication de produits d’entretien, cosmétiques, ateliers de couture, etc.). L’objectif n’est pas seulement d’acquérir un savoir-faire mais aussi – et surtout – l’autonomie intellectuelle.

En parallèle, L’Envol des moutons travaille de concert avec des agriculteurs afin d’échanger sur des techniques de culture innovantes et des pratiques bonnes pour la terre, sur le devenir du métier de manière générale. Le but étant de partager, d’échanger, et non d’imposer l’une ou l’autre vision. Au préalable, les membres de l’association se sont formés aux pratiques agro écologiques pour repenser l’agriculture, sortir du conventionnel pour aller vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

« La transition alimentaire doit se construire avec les agriculteurs et les habitants afin que chacun puisse s’approprier le terrain communal pour accéder à l’autonomie alimentaire » énonce Jérôme Pflieger.

Soutenir les filières locales

Un abri en bois fabriqué à la main

À côté du bâtiment des pêcheurs se dresse fièrement un abri en bois, construit en forme de A – l’un des premiers modèles de construction utilisés par l’homme. La structure, formée par des triangles équilatéraux, est recouverte de dosses de douglas, un résineux connu pour ses propriétés anti-fongiques et anti-parasitaires qui ne nécessite pas de traitement. Le bois provient de la scierie Éco Bois à Ensisheim dans les Vosges. « Notre objectif est de montrer qu’il existe une filière bois en Alsace » explique Jérôme Pflieger.

Développer une micro filière textile

Autre projet artisanal en création : le développement d’une micro-filière textile. La construction d’une laverie écologique pour fibres textiles est ainsi en cours d’étude, en partenariat avec un éleveur disposant déjà d’une filature. « Il n’existe plus que 2 laveries artisanales dans le centre de la France. Les fibres sont majoritairement nettoyées dans des entreprises hors de France et parcourent des kilomètres » précise Jérôme Pflieger.

La laverie sera abritée dans un bâtiment conçu à partir de containers. En parallèle, un atelier de fabrication de teintures végétales (des teintures naturelles à base de plantes) sera mis en place.

Une petite association aux grands projets

Créer une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC)

À terme, l’association L’Envol des moutons a vocation à devenir une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) dans laquelle la commune de Pulversheim et m2A seront notamment parties prenantes.

La SCIC sera composée de plusieurs collèges : un collège « Salariés », un collège « Institutionnels » comprenant les collectivités publiques et territoriales, et un collège « Partenaires » composé des clients, fournisseurs, bénévoles, professionnels, etc.

« Nous avons la chance d’avoir une équipe municipale et plus largement un territoire qui se projettent vers l’avenir et qui osent. C’est magnifique, cela veut dire qu’une conscience collective est en train d’émerger. Notre objectif est de démultiplier cette expérience avec d’autres communes, de les aider à s’engager vers la résilience » conclut Jérôme Pflieger.

Pour retrouver toutes les informations, soutenir et contacter l’association, rendez-vous sur le site internet ou le groupe Facebook de l’Envol des moutons.

PROJET ALIMENTAIRE TERRITORIAL

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Publié mercredi 19 mai 2021 à 12h34

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