Amandine Lefebvre dessine au stylo Bic. Une passion que cette diplômée en arts plastiques et directrice adjointe de la MJC de Wittenheim nourrit depuis 2017. Un talent repéré jusqu’aux Etats-Unis.

Un tracé authentique

Toutes les couleurs de stylo se pavanent dans sa trousse : vert, rouge, bleu, violet, noir. On ne les compte plus. « Pour un dessin, j’en utilise toujours plusieurs en même temps pour éviter les coulures sur le papier », explique Amandine Lefebvre.

Voilà trois ans que des visages de femmes, d’hommes, des insectes et autres végétaux prennent vie sous les traits appuyés du célèbre stylo à bille. « Je travaille sans esquisse, ça fait partie du processus. Avec le Bic, il y a un côté authentique.

Tout reste sur le papier : c’est comme dans la vie, quand on fait des erreurs, on rebondit ! ».

Une démarche qui tient à cœur à l’artiste : le chemin compte davantage que le résultat.

Une source d’énergie

Amandine travaille toujours à partir d’une ou plusieurs photos dénichées sur Pinterest. « J’utilise des photos documentaires des années 1920-1930. Leur aspect flouté me laisse la liberté d’affiner ou de transformer des éléments. »

Le choix des photos n’est pas toujours conscient. Bien souvent, des regards ou des émotions l’interpellent. Des femmes aussi, de toutes origines et d’époques « J’aime beaucoup faire des portraits de femmes : elles m’inspirent. Je vois chez elles de la force et du courage. Est-ce qu’elles m’aident dans mon quotidien ? Je le crois : une façon peut-être d’y puiser mon énergie. »

Apprivoiser la bille

Depuis trois ans et demi, ce besoin de dessiner ne quitte plus la jeune femme. Un stage d’écoute du corps lui donne le déclic. « Mon envie de dessiner est revenue à ce moment-là : j’en ai fait un, puis un autre. Je me suis documentée et j’ai apprivoisé le Bic ! »

Résultat : une cinquantaine de dessins alimentent sa production : en noir et blanc d’abord; la couleur est arrivée cette année. « Toutes les teintes n’existent pas, il faut donc apprendre à les superposer et à moduler l’appui de la bille pour en obtenir de nouvelles, comme par exemple avec ce papillon de nuit terminé récemment. »

Un coeur battant

Parfois les créations de l’artiste vivent des aventures extraordinaires. Au détour d’une entrevue diffusée sur internet, un amateur d’art américain remarque le travail d’Amandine et sa création « Cœur*ohne*virus », réalisée lors du premier confinement. « Ce dessin, c’était une manière de célébrer la vie : une composition libre réalisée à partir d’un dessin anatomique du cœur et d’une autre illustration. » L’œuvre a depuis émigré en Californie !

Expo en 2021

Le travail d’Amandine Lefebvre sera exposé au centre périnatal de Guebwiller du 1er février au 31 mars 2021. Visible par les patients et les soignants uniquement.

Retrouvez Amandine Lefebvre sur Facebook, Instagram.

Publié mardi 12 janvier 2021 à 9h51

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