« Je pensais que j’avais beaucoup aimé et que je n’aimerais plus. J’avais tort. » Oublier. Se souvenir.
À l’origine de ce spectacle, le drame d’Irina, une femme, une mère de famille au destin fracassé. Si Gaia Saitta et Giorgio Barberio Corsetti se sont emparés de cette histoire vraie, c’est moins pour la restituer que pour regarder au-delà, pour capter son souffle de résistance. Puissante d’un droit au bonheur qu’elle doit se réapproprier, Irina se livre dans toute son humanité, avec une beauté presque scandaleuse. Après le drame, comment accepter d’être à nouveau touchée par l’amour ? Gaia Saitta, seule en scène, solaire, impressionnante de justesse, donne corps aux émotions d’Irina et transforme la scène en lieu de complicité faisant de nous, plus que des témoins, mais des acteurs d’un parcours de résilience. Une partition sur le fil qu’elle joue et mène avec une délicatesse bouleversante, tel un rituel mémoriel d’acceptation et d’amour, où le deuil peut être partagé par la communauté. « Une cathédrale de douleur, de douceur et d’espoir ».