Sébastien Haller est un artiste qui travaille le métal. Dans son atelier niché au 76 avenue Aristide Briand à Mulhouse, des sculptures de toutes tailles et de toutes les couleurs se côtoient : une caverne d’Ali-Baba !

Un univers foisonnant

« C’est un ensemble de pièces assez simples. J’ai toujours aimé la simplicité.

Rendre les choses lisibles, les délester des artifices pour traduire un ressenti », explique le plasticien.

Des silhouettes bigarrées en métal brut ou coloré occupent le rez-de-chaussée : femmes, hommes, enfants, seuls, enlignés ou imbriqués dans des modules. Les animaux ne sont pas en reste : lapins, chiens, crocodiles, girafes ou éléphants finissent d’égayer l’espace. Un univers merveilleux, comme une forêt née de l’imagination du dessinateur et réalisateur Hayao Miyazaki.

Près du vivant

« Dans mes thématiques, les groupes de personnes, le mouvement, la diversité, les interactions sont très présentes, poursuit Sébastien. Les personnages sont dans leur activité, leurs expressions dans le mouvement : j’essaie de ne pas trop préciser. »

Si les humains occupent le devant de la scène, ce n’est peut-être pas un hasard. Son père était ingénieur aux Mines de potasse d’Alsace. « Sa générosité, son côté humain m’ont beaucoup inspiré. »

Et les animaux ? « J’ai passé mon enfance à jouer avec des insectes – fourmis, scarabées, vers de terre – mon père nous emmenait tous les dimanches de bonne heure dans la forêt de la Hardt ! J’adore la nature et les animaux. Croiser un sanglier ou une biche au détour d’un chemin a souvent été pour moi source de fortes émotions. Et puis graphiquement, c’est toujours très intéressant. »

De l’objet vers des formes murales

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Mulhouse, Sébastien est rapidement attiré par le volume. Le dessin lui permet de saisir ses idées et les rendre visibles. « J’ai compris qu’avec une feuille de papier, un crayon et une gomme, je pouvais placer mes idées. » Ses sculptures en fil de fer le conduisent au métal : « C’est un outil qui permet de montrer le dessin autrement, tout en lui restant fidèle. »

Après avoir réalisé des objets très graphiques, l’artiste souhaite revenir vers des formes murales comme des tableaux et des bas-reliefs. « Je souhaite aussi y intégrer la couleur mais de façon plus manuelle pour la faire évoluer. Ça fait partie de mes prochains projets », conclut l’artiste jamais à court d’idées.

Des oeuvres dans l’espace public

Voici une sélection de 4 œuvres à découvrir ou redécouvrir à Mulhouse :

• Le passager, près du Parc-expo (dépôt Soléa) ;
• Les Amazones, rue des Fleurs ;
• Le couple, sur le parvis de l’hôpital Émile Muller ;
• Hommes cubes, devant le bâtiment de la Propreté urbaine et parc auto (PUPA).

Publié samedi 24 octobre 2020 à 10h20

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