C’est dans la ville de Zillisheim que l’aquarelliste Éléna Blondeau a élu domicile pour exercer une passion qui est à présent devenue son métier. Rencontre avec cette artiste-peintre plurielle, à la fois professeure et illustratrice pour albums de jeunesse, qui distille son savoir-faire au service d’un art teinté d’émotion.

L’aquarelle, une technique imprévisible

C’est lors de ses études aux Beaux-Arts de Mulhouse qu’Éléna Blondeau découvre un certain intérêt pour l’aquarelle. D’abord déroutée par la complexité de cette technique, elle y trouve finalement une forme de magie, qui l’encourage à explorer ses différentes spécificités. Elle peaufine alors son savoir-faire avec des cours supplémentaires dispensés par Evelyne Schmitt à l’Université Populaire. Si d’autres pratiques ponctuaient encore sa création auparavant, elle a choisi de se consacrer exclusivement à l’aquarelle depuis une dizaine d’années.

“ L’aquarelle requiert des années de pratique ”,
explique Éléna Blondeau.

“ Il y a plusieurs paramètres différents, tant au niveau du papier que des pigments, qui rendent cet art déstabilisant. C’est un apprentissage ainsi qu’un challenge constant, avec beaucoup d’imprévus. Et c’est ça qui me plait : avec l’aquarelle, on ne s’ennuie jamais.”

Peindre la vie

Saisir des instants de vie, c’est l’objectif qu’Éléna s’est fixé. À l’aide de ses pinceaux et de palettes aux couleurs minimalistes, elle s’attache à retranscrire des scènes du quotidien, des portraits ou bien des situations qui ont retenu son attention. À partir d’un sujet central net, elle construit un fond plus flou pour laisser une part de rêve et d’imaginaire au spectateur. D’origine italienne, elle apprécie particulièrement les paysages de ce pays, tout comme elle adore représenter ses proches. Guidée par l’émotion, elle utilise ses sentiments comme principale influence lorsqu’il s’agit de mettre en lumière un moment plutôt qu’un autre. Mais la technique n’est jamais bien loin.

“Avant même de m’attaquer au papier, je prends mon sujet central en photo. Puis, je passe par une phase de réflexion, pour ensuite effectuer un montage sur Photoshop. Une fois que j’ai mon format et toute ma scène, je passe au dessin. Cette phase me sert de guide durant toute la création et m’offre une liberté de geste. Vient ensuite la couleur. Il faut que je parvienne à obtenir les bonnes combinaisons de couleurs en fonction de l’ambiance souhaitée. D’ailleurs, j’aime beaucoup travailler à partir de photos en noir et blanc pour créer ma propre atmosphère et ne pas me laisser influencer par l’existant.”

Une spécialité, diverses possibilités

Enseigner pour toujours mieux apprendre

En plus de ses activités artistiques personnelles, Éléna Blondeau enseigne la pratique de l’aquarelle. À la Cour des Arts à Brunstatt, à Zillisheim et au centre socio-culturel Bel-Air à Mulhouse. Sous ses directives, chacun est libre de s’exprimer comme il l’entend, en fonction de sa personnalité. Intervenant en tant que guide, l’aquarelliste conseille, aide et transmet ses connaissances, tandis qu’elle apprend tout autant en retour.

“Les cours sont très enrichissants pour moi. Ils m’obligent à peindre, à faire des démonstrations en direct et je ne cesse d’apprendre.”

Le Hamster d’Amsterdam, un défi à sa hauteur

En 2021, l’illustration est venue compléter le quotidien de l’artiste. Après avoir été contactée par son ami, l’écrivain Philippe Monnier, pour illustrer un livre destiné aux enfants, Éléna a décidé de relever le défi. Armée du scénario et des recommandations de l’auteur, elle avait pour mission de donner vie à la totalité des personnages du Hamster d’Amsterdam et d’imaginer un style graphique uniforme.

Trouver un physique aux animaux, de bonnes proportions, des expressions de visage adéquates ainsi qu’un décor, lui a demandé beaucoup de réflexion. Mais l’expérience fut finalement un succès, au point qu’elle a accepté de poursuivre cette collaboration à l’occasion d’un second tome, qui sortira en fin d’année aux Éditions La Californie, situées à Schlierbach.

Publié jeudi 9 juin 2022 à 14h30

ArtistePeintureZillisheim