Arlequin est le tout premier succès de Thomas Jolly, metteur en scène prodige du théâtre français, qui signe cette pièce à sa sortie de l’École du Théâtre national de Bretagne. Le vent de la jeunesse impétueuse et de la déraison souffle sur le plateau de cette commedia dell’arte 2.0 : énergie baroque, éclat pop et kitsch. Tous les ingrédients sont réunis pour un joyeux marivaudage. Avec une nouvelle génération de comédiens, son Arlequin a gagné en maturité, mais la vivacité est intacte, portant avec panache les répliques incisives de Marivaux. « Il y a dans cette pièce l’inconscience éperdue et la naïveté insolente de la jeunesse, l’ambition de ses idéaux et la brutalité de leur désenchantement, note le metteur en scène. Arlequin et Silvia ne sont pas loin de nous : entrant dans l’âge adulte, ils butent ensemble contre un monde dont ils ne tarderont pas à mesurer le danger et dont la fée, figure de pouvoir absolu, leur fera comprendre les règles. »