Une danse d’une rare puissance, des interprètes réellement exceptionnels et une énergie électrisante, voici les promesses de “Naharin’s Virus” qui viendra clore La Quinzaine de la Danse autour des danseurs du Batsheva Ensemble, division junior de la Batsheva Dance Company dirigée par Ohad Naharin.
Quel est donc ce virus qui traverse cette pièce ? Celui de la danse, qui telle une transe s’empare par instants des corps ? Celui de la scène, qui pourtant n’est pas ce que l’on croit comme l’annonce d’emblée un maître de cérémonie en frac noir ? Ou celui de la déconstruction, à l’œuvre dans cette magistrale composition du chorégraphe… Sans doute tout cela à la fois, sans compter ce que chacun projettera sur un spectacle ouvert à toutes les interprétations. Car ce qui importe ici, c’est précisément la question de la représentation, avec ses enjeux codifiés, son public captif, ses intentions affichées et, in fine, son aptitude à se réinventer. En témoigne le tableau noir en fond de scène, sur lequel, au fur et à mesure, s’écrit le miracle renouvelé des gestes qui font sens. Au sens littéral, comme ce mot « Vous » calligraphié par une danseuse avec les courbes de son corps ! Ou symbolique, tels le mot anglais pour « pâte à modeler » et ces dessins qui, en fin de spectacle, recouvrent comme autant d’explications ou d’arrière-plans à un propos plus subversif qu’il n’y paraît…