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Pierre Fraenkel, un poète dans la ville
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Pierre Fraenkel est un poète de la rue. Connu notamment pour ses collages urbains, l’artiste est un touche-à-tout : peintre, illustrateur, plasticien, il manie le verbe et les images dans l’espace urbain comme nul autre pour mieux rencontrer son public.
« Mulhouse pour moi, c’était New-York !
Quand je suis arrivé ici, j’avais 16-17 ans. Je suis sorti de la gare, il faisait nuit, un brouillard intense recouvrait la ville. Je voyais juste la tour Wilson. L’ambiance m’a beaucoup plu », lâche Pierre Fraenkel dans son atelier à Motoco.
Après avoir fait les Beaux-Arts à Paris, il pose ses valises aux Ateliers Jacques Preiss à Mulhouse. La rue devient son terrain de jeu. Armé d’un pinceau, il s’exprime sur les panneaux d’affichage libre de la ville. « Les panneaux d’affichage, j’ai fait ça assez longtemps dans toute la France. Au début, je testais le geste notamment. Je collais des affiches de concert que je retournais pour avoir un fond blanc et après, pinceau ! »
De la poésie au coin de la rue
Malgré des lacunes en orthographe, Pierre se lance et noue une relation décomplexée à l’écriture, à mi-chemin entre la poésie et le slogan publicitaire. “Keske tu vœux, keske tu fée”, “Sois débrouille art ! ” ou plus récemment “I nid you”, “Lieber ton esprit” s’affichent sur les panneaux d’affichage, les trottoirs ou les panneaux de direction.
« Avec l’arrivée de l’écriture sms, mes fautes n’étaient plus un problème. Le jeu de mot m’a permis de dire encore plus de choses.
Ce qui me plait, c’est de pouvoir faire résonner les mots et les partager avec les gens dans la rue. »
Ses textes peints étonnent, détonnent, font sourire sinon réagir. Et si les gens ne les voient pas, peu importe, Pierre trouve le chemin pour atteindre son public. « Par exemple, je me suis intéressé à la façon dont les gens marchent en ville. Très souvent ils regardent par terre. Alors à l’aide de pochoirs, j’ai peint des textes au sol. Avec “A prendre par cœur !”, il y a un jeu, il se passe quelque chose et ça crée le contact avec les gens. Il m’arrive d’être interpellé dans la rue, les automobilistes s’arrêtent et viennent me voir. Ça me remplit, je sens que je ne fais pas ça en vain. Ce qui importe, c’est la sincérité. Quand on est sincère, le public s’y retrouve ».
Habiller le patrimoine
Résident à Motoco depuis 2013, l’artiste s’intéresse également à l’histoire de DMC. Sensible à ce patrimoine industriel, il explore de nouveaux territoires avec la projection de motifs textiles sur des volumes bâtis. « Ce que j’aime avec ce medium, c’est la transformation du support sur lequel on projette des images. On est dans l’habillage et ce qui m’intéresse, c’est le rendu ».
Pierre crée ses propres motifs ou utilise des gouaches du dessinateur textile Marcel Lerdung qu’il projette sur les édifices.
« Mes interventions nocturnes habillent les supports architecturaux. Ça permet de mettre en valeur un patrimoine et de raconter une histoire »,
précise l’artiste rentré de Thionville récemment après une première expérience dans la cité.
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